Le 14/08/2025
Est-ce que la laideur serait finalement un des symptômes de la société contemporaine ? Et est-ce que ce n’est pas plutôt la laideur que la beauté qui serait universelle et voulue finalement par le pouvoir ? Eric Monin
Voilà des années et des années que nous sommes la cible d’un matraquage en règle, la cible d’une propagande sous le signe de la laideur. Partant du principe aussi égalitariste qu’idiot que tout se vaut, Mozart et MC Solar, Blake et Mortimer et Madame Bovary, les peintres hollandais du XVIIe et le street art, nous en sommes arrivés à mettre sur un pied d’égalité laideur et beauté. La facilité aidant, nous sommes passés également sur le plan vestimentaire d’un port altier dans les années soixante à une dégaine post-soixante-huitarde toujours plus crasseuse. Il en coûte tellement moins de ne pas se raser et de ne pas s’habiller avec soin ! Les écolos, jamais en retard d’une idée moisie, se sont même offert l’alibi de préserver la planète à bon compte : ne plus changer ses sous-vêtements que de temps en temps. Et qu’importe l’odeur, qu’importe l’image que nous renvoyons à nos semblables si nos semblables en font autant, n’est-ce-pas ! La laideur a fait reculer la beauté dans tous les domaines, de sorte qu’elle est devenue la norme et qu’à côté d’elle la beauté passe pour bégueule.